Judentum im französischen Film

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Rétrospective française
"L'image du Judaïsme et des Juifs dans le cinéma français"

Pour cette nouvelle édition de la « Jüdische Filmwoche », notre festival a choisi d’organiser une rétrospective spéciale consacrée à « l’image du Judaïsme et des Juifs dans le cinéma français ». C’était en effet une occasion exceptionnelle, car cette année 2006 célèbre le centenaire de la réhabilitation du capitaine Alfred Dreyfus. Il nous a donc semblé judicieux de présenter un cycle consacré à la célèbre « Affaire » qui divisa si violemment la France et continua d’opposer Dreyfusards et anti-Dreyfusards durant de longues décennies. Du célèbre film de Georges Méliès en 1899 au travail de reconstitution historique d’Yves Boisset en 1995, en passant par le passionnant documentaire de Jean Chérasse « Dreyfus ou l’intolérable vérité » (1973), nous vous présentons des œuvres qui tentent d’éclairer cet événement majeur en explorant certains mécanismes de l’antisémitisme.

La France, qui a vu en 1895 la naissance du Cinématographe des frères Lumière et a créé depuis l’une des cinématographies les plus riches et les influentes dans le monde, a généré bien des œuvres présentant différentes images du Judaïsme et des Juifs. Images contradictoires : réalistes ou caricaturales, favorables ou dénonciatrices, courageuses ou frileuses. Bien sûr, après la Seconde guerre mondiale, bien des films ont tenté de racheter l’immense poids de la Shoah, avec des points culminants dans les années 70 et 80. Ainsi sont nés des chefs-d’œuvre qui ont bouleversé et interrogé le monde entier : l’inoubliable « Monsieur Klein » de Joseph Losey avec un Alain Delon, à la fois acteur et producteur, qui incarne là l’un des plus grands rôles de sa vie ; tout comme le film de Moshé Mizrahi « La vie devant soi » où l’immense Simone Signoret plonge au plus profond de sa sensibilité et de ses racines pour demeurer à jamais la déchirante Madame Rosa...
Si nous avons choisi de vous présenter certaines pierres angulaires du cinéma français, comme « Le dernier métro » de François Truffaut, nous voulions également sélectionner des œuvres récentes, inédites en Autriche, qui démontrent la poursuite de la créativité française sur le thème du « Judaïsme et des Juifs ». De la délicieuse comédie de Lorraine Lévy « La première fois que j’ai eu vingt ans » qui restitue l’insouciance des années 60 au cœur d’une famille juive, à « La petite Jérusalem » de Karin Albou, drame intimiste qui décrit les rapports complexes entre religion et laïcité, entre tradition et modernité, pour les femmes juives du XXIe siècle.
De même, nous avons pu rassembler des documentaires de très grande qualité qui évoquent divers thèmes : le Yiddishland et la création artistique de la diaspora – « Zakhor » et « Du Shtetl à Broadway » de Fabienne Rousso-Lenoir qui viendra présenter elle-même son travail ; les témoignages de survivants de la Shoah, précieux pour les générations futures – « Les survivants » de Patrick Rotman – ; le portrait d’une femme allemande qui, toute sa vie, porta secrètement le poids de la culpabilité – « Les deux vies d’Eva » d’Esther Hoffenberg ; ou le reportage sur les aspirations de communication et de paix entre jeunes Juifs et Palestiniens au cœur de la Galilée, avec « Dialogue pour demain » d’Emmanuel Finkiel qui sera présent pour parler de son film.

Dans le cadre de cette rétrospective spéciale, notre festival ne pouvait manquer de rendre un hommage à celle qui a été la plus française des actrices autrichiennes et la plus autrichienne des actrices françaises : la merveilleuse Romy Schneider. Car, au-delà de ce lien inaltérable qu’elle a su créer entre nos deux pays, au-delà de son amour fou de la France où elle voulut travailler et vivre, Romy Schneider avait fait des choix de comédienne qui l’implique grandement dans notre thématique. A travers trois films majeurs de sa carrière – « Le Train » de Pierre Granier-Deferre, « La Banquière » de Francis Girod et « La Passante du Sans-Souci » de Jacques Rouffio –, la femme mûre qu’elle était devenue, à des années-lumière de la doucereuse Sissi, avait décidé de s’inscrire dans sa propre H(h)istoire. En effet, à travers ces trois rôles de femme juive, ou de non-juive qui devient une « Juste », elle semblait accomplir une forme d’expiation parentale. Née à Vienne, au cœur de l’Anschluss, la petite Rosemarie Albach-Retty a vu ses parents comédiens, et surtout sa mère Magda Schneider, jouer au cinéma dans des œuvres de la production nazie sans se poser trop de questions. Cette « collaboration » passive cassera d’ailleurs la carrière de Magda après-guerre. Le poids de la culpabilité a sans doute marqué très tôt la très jeune Romy, la conduisant dans la seconde partie de sa carrière à des rôles aux antipodes de cette attitude maternelle, comme une forme de rachat par procuration. Même si jamais elle ne s’en est ouverte en public. Les trois films que nous programmons étaient peut-être sa manière personnelle de demander pudiquement, mais ouvertement, pardon au nom des siens...

Pour conclure, précisons que nombre de films français d’importance que nous avions choisis, tels « Un sac de billes » d’Alex Joffé ou « Monsieur Batignole » de Gérard Jugnot n’ont pu être retenus dans cette rétrospective pour des raisons techniques ou d’indisponibilité. Nous en sommes désolés, mais nous espérons pouvoir vous les présenter dans les prochaines éditions de notre festival.

Enfin, pour la soirée d’ouverture officielle de notre festival, nous aurons le plaisir de vous présenter Ne quittez pas !, le très original film du réalisateur Arthur Joffé (*), qui nous fera l’honneur d’être présent parmi nous, alors qu’il est actuellement en pleine préparation d’un autre projet cinématographique. Il a accepté notre invitation avec enthousiasme, et a même modifié son planning de travail pour pouvoir présenter lui-même son film pour cette première en Autriche. Nous lui en sommes infiniment reconnaissants.

Elizabeth Elkine-Vincent

(*) La venue à Vienne du réalisateur français est rendue possible grâce à la coopération active et solidaire d’Unifrance, en la personne de M. Antoine Khalifé, que nous remercions chaleureusement.

 

Französische Retrospektive

Für diese neue Ausgabe der Jüdischen Filmwoche hat unser Festival einen speziellen Rückblick gewählt, der dem Bild des Judentums und der Juden im französischen Kino gewidmet ist. Es ist in der Tat eine außergewöhnliche Gelegenheit, denn am 12. Juli 2006 beging Frankreich die Hundertjahrfeier der Rehabilitation des Hauptmannes Alfred Dreyfus. So widmen wir der berühmten „Affäre“, die Frankreich so gewaltsam teilte und Dreyfusards und Anti-Dreyfusards während langer Jahrzehnte entzweite, einen Zyklus. Vom berühmten Film von Georges Méliès aus dem Jahre 1899, zur spannenden Dokumentarfilm von Jean Chérasse Dreyfus, oder die unerträgliche Wahrheit (1973), bis hin zur Spieldoku L’Affaire Dreyfus / Die Affäre Dreyfus von Yves Boisset aus 1995, stellen wir ihnen Werke vor, die versuchen, dieses Hauptereignis zu beleuchten, indem sie einige Mechanismen des Antisemitismus erforschen.

Frankreich, das im Jahre 1895 die Entstehung des Cinématographen der Brüder Lumière erlebte und seit damals einige der weltweit vielseitigsten und einflussreichsten Filmproduktionen geschaffen hat, stellt in zahlreichen Werken die verschiedenen Bilder des Judentums vor. Widersprüchliche Bilder: realistisch oder karikierend, begünstigend oder verräterisch, mutig oder einen kalten Schauer einflößend. Selbstverständlich haben nach dem Zweiten Weltkrieg, besonders in den 1970er und 1980er Jahren, viele Filme versucht, das unermessliche Gewicht der Shoah aufzuarbeiten. So wurden Meisterwerke geschaffen, die die ganze Welt durcheinander gebracht und Grundlegendes hinterfragt haben. Genannt sei der unvergessliche Monsieur Klein von Joseph Losey mit Alain Delon - sowohl als Schauspieler als auch Produzent - der dort eine der größten Rollen seines Lebens verkörperte; genauso wie der Film von Moshé Mizrahi La Vie devant soi, wo die große Simone Signoret ins Tiefste ihrer Seele taucht, um für immer die herzzerreißende Madame Rosa zu werden.

Neben Meilensteinen des französischen Kinos, wie Die letzte Metro von Francois Truffaut, haben wir ebenfalls neue Werke, die bis heute in Österreich nicht gezeigt wurden, ausgewählt – Filme, die die Fortsetzung der französischen Kreativität zum Thema Judentum beweisen.

Von Lorraine Lévys La première foi que j’ai eu vingt ans / The First Time I Turned 20, einer köstlichen Komödie über die Selbstfindung eines jungen jüdischen Mädchens im Paris der 1960-er Jahre, bis zu Petite Jérusalem von Karin Albou, einem intimen Drama, das die komplexen Beziehungen jüdischer Frauen zwischen Religion und Säkularisierung, zwischen Tradition und Modernität im zwanzigsten Jahrhundert beschreibt.

Ebenso konnten wir Dokumentarfilme von großer Qualität zusammentragen, die verschiedene Themen erwähnen: Yiddishland und das künstlerische Schaffen der Diaspora in Zakhor und Du Shtetl à Broadway von Fabienne Rousso-Lenoir, die ihre Arbeiten selbst vorstellen wird; die Zeugenaussagen von Überlebenden der Shoah in Les survivants / Survivors von Patrick Rotman; das Porträt einer deutschen Frau, die ihr Leben lang  das Gewicht der Schuld verborgen mitschleppte: Les deux vies d’Eva / The Two Lives Of Eva von Esther Hoffenberg oder Dialogue pour demain/ Dialog für Morgen die Reportage über Kommunikations- und Friedensbemühungen zwischen jungen Juden und Palästinensern im Herzen von Galiläa – worüber Regisseur Emmanuel Finkiel sprechen wird.

Im Rahmen dieses speziellen Rückblickes kann unser Festival nicht umhin, eine Ehrerbietung an jene Frau zurückzugeben, die die französischste von den österreichischen Schauspielerinnen und die österreichischste von den französischen Schauspielerinnen war: die wunderbare Romy Schneider.

Denn durch diese Verbindung, die sie zwischen unseren zwei Ländern schaffen konnte, über ihre bedienungslose Liebe zu Frankreichs hinaus, wo sie arbeiten und leben wollte, hatte Romy Schneider eine Rollenauswahl getroffen, die in hohem Maße in unserer Thematik impliziert ist.

Durch drei Hauptfilme ihrer Karriere – Le train / Der Zug- Nur ein Hauch von Glück von Pierre Granier-Deferre, La Banquière/ Die Bankiersfrau von Francis Girod und La Passante du Sans-Soucis/ Die Spaziergängerin von Sans-Souci von Jacques Rouffio – beschloss sie als reife Frau, Lichtjahre von der zuckersüßen Sissi entfernt, ihre eigenen Geschichten zu verkörpern. Durch diese drei Rollen jüdischer Frauen oder einer Nichtjüdin, die eine „Gerechte“ wird, schien sie sich von elterlicher Schuld zu befreien. Geboren in Wien, im Herzen des „Anschlusses“, sah die kleine Rosemarie Albach-Retty ihre Schauspielereltern, und besonders ihre Mutter Magda Schneider, Rollen in Nazi-Produktionen spielen, ohne dass beide sich zu viele Fragen stellten. Diese „passive Zusammenarbeit“ wird im Übrigen die Karriere von Magda Schneider in der Nachkriegszeit beenden.

Das Gewicht der Schuld hat die junge Romy zweifellos sehr früh geprägt, indem es sie im zweiten Teil ihrer Karriere zu Rollen hingezogen hat, die Antipode zur Einstellung der Mutter darstellten, auch wenn sie davon nie in der Öffentlichkeit sprach. Die drei Filme, die wir programmieren, waren vielleicht ihre persönliche Art, beschämt, aber offen zu verlangen, um Verzeihung im Namen der Ihren zu bitten.

Darüber hinaus möchten wir erwähnen, dass eine Reihe bedeutender französischer Filme, die wir ausgewählt hatten, wie Un sac de billes/ Ein Sack Murmeln von Alex Joffé oder Monsieur Batignole von Gérard Jugnot, nicht in diesen Rückblick aufgenommen wurden, weil vielfach keine englisch oder deutsch untertitelten Kopien zur Verfügung standen. Dies hat uns tief betrübt, aber wir hoffen, ihnen diese Filme in den nächsten Ausgaben unseres Festivals vorstellen zu können.

Schließlich werden wir das Vergnügen haben, Ihnen am Abend der offiziellen Eröffnung unseres Festivals Ne quittez pas! (Local Call / Legen Sie nicht auf!) vorzustellen, den sehr originellen Film des Regisseurs Arthur Joffé (*). Dieser wird uns durch seine Anwesenheit beehren, obwohl er momentan in voller Vorbereitung eines anderen Filmprojekts steckt. Er hat unsere Einladung mit Begeisterung akzeptiert und seine Arbeitsplanung so geändert, damit er seinen Film bei der Österreich-Premiere selbst vorstellen kann. Wir sind ihm dafür unendlich dankbar.

Elizabeth Elkine-Vincent

(*) Das Kommen des französischen Regisseurs wird dank der aktiven und solidarischen Zusammenarbeit mit d’Unifrance in der Person von Herrn Antoine Khalifé möglich gemacht, dem wir hier herzlich danken.